Publié le 10 juin 2014
Renforcement de la Sécurité Alimentaire dans les Zones Enclavées du Nord de la Guinée (RESA Nord 2), ROM novembre 2013
Pertinence et qualité de la conception
Ce projet est très pertinent (pont entre projet d’urgence et de développement). Il permet avant tout de consolider les résultats du projet RESA 1 (Renforcement de la Sécurité Alimentaire dans les Zones Enclavées du Nord de la Guinée) à savoir :
Le projet RESA 2 introduit :
Ce projet répond aux besoins prioritaires des groupes cibles à savoir l’augmentation des revenus, l’amélioration des conditions de vie et de la sécurité alimentaire des familles. Il soutient l’amélioration de la politique nationale agricole malgré l’absence de soutien du Gouvernement dans ce secteur.
De même, RESA 2 est en adéquation avec la stratégie de l’UE en matière d’appui post crise en Guinée. Il s’intègre dans un programme plus global, le PARSAN (Programme d’Appui au Renforcement de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle). Le programme PNAFAA (Programme d’Appui aux Acteurs des Filières Agricoles) financé par le FIDA vient compléter le projet RESA à travers principalement le désenclavement des zones (réalisation de pistes). Le projet est bien conçu (cadre logique de bonne qualité, indicateurs SMART).
La logique d’intervention est claire et cohérente. Elle prend en compte les expériences passées et leçons tirées du RESA 1 pour : une meilleure durabilité des groupements de producteurs, une appropriation optimisée des aménagements, une consolidation du travail associatif entre agriculteurs, une continuité des activités d’alphabétisation et une professionnalisation de la FPFD (Fédération des Producteurs du Fouta Djallon). Les ressources et le calendrier mis en oeuvre sont appropriés à l’objectif spécifique.
La conception du projet est pleinement soutenue par l’ensemble des partenaires et parties prenantes. La FPFD fait preuve de flexibilité face à un contexte socio politique peu favorable. Le projet prend en compte les aspects transversaux que sont le genre, l’environnement et la bonne gouvernance.
Efficience de mise en oeuvre à ce jour
Les moyens et ressources sont gérés de manière transparente et responsable et sont mis à disposition dans les temps. La FPFD est presque autonome dans la gestion des ressources financières et procédures contractuelles.
Le transfert de compétence du CCFD (Comité Catholique contre la Faim et Développement) et du GRET (Groupe de Recherche et d’Echanges Technologiques) est important. Cependant les moyens humains et financiers ont été quelque peu sous-estimés dans le budget. Le personnel en place est un peu insuffisant. Aussi, certaines lignes budgétaires sont-elles insuffisantes : intrants, aménagements, sécurisation de l’environnement et pièces de rechanges du matériel agricole. Les activités sont mises en oeuvre correctement. Un léger retard se fait ressentir par rapport au calendrier prévu mais la FPFD fait preuve de suffisamment de rigueur et de capacité d’adaptation pour rattraper ce dernier.
Face au contexte politique actuel, la FPFD a dû changer de stratégie pour l’approvisionnement des producteurs en engrais. L’action est relativement bien coordonnée avec les autres projets.
Les activités réalisées à ce jour sont relatives à :
Le retard pris concerne les activités de :
Efficacité à ce jour
Le projet ayant démarré en avril 2013, il est difficile de juger son efficacité. Il est fort probable que l’objectif spécifique soit atteint « Appuyer la structuration de 4 filières agricoles (riz, mais, pomme de terre et oignon) via les services consolidés de la FPFD, de ses unions et groupements, en vue de renforcer la sécurité alimentaire, générer de la richesse et améliorer la situation nutritionnelle dans les préfectures de Gaoual, Koundara et Mali ».
On peut d’ores et déjà prévoir de nombreux effets sur les groupes cibles.
Actuellement, les indicateurs renseignés sont :
Au regard des activités déjà réalisées, on peut s’attendre à :
Les groupes cibles sont satisfaits de la qualité des effets du projet. Il faut noter le risque de déséquilibre d’assistance apporté aux producteurs ainsi que les effets négatifs induits par le système de subvention.
Impacts attendus
Il est encore trop tôt pour juger les impacts du projet mais ce dernier devrait ’’contribuer à la réduction de la pauvreté et de la malnutrition et à la souveraineté alimentaire dans le Fouta Djallon".
Les impacts probables sont nombreux, à savoir : l’augmentation des revenus, la création d’emplois, l’amélioration des conditions de vie des populations (alimentation, scolarisation, santé), la diversification alimentaire, la réduction de l’insécurité alimentaire, la protection de l’environnement (reboisement, diminution des feux de brousse, fertilité des sols), l’augmentation de personnes alphabétisées, la diminution de l’exode rural.
A l’issue du projet, la FPFD aura renforcé son appui auprès des groupements et unions de la zone et renforcé la maîtrise des outils de gestion de projet. Les unions et groupements auront renforcé leur fonctionnement, mis en place des dispositifs de gestion pour assurer leur durabilité et pourront faire appel à des personnes ressources. Les producteurs auront amélioré leurs pratiques culturales, mis en valeur les périmètres, ils seront sensibilisés sur le rôle, le fonctionnement, l’apport des instances collectives paysannes dans la mise en oeuvre des activités agricoles ; ils auront renforcé leurs connaissances et compétences en gestion et maintenance des matériels et/ou infrastructures et auront acquis des connaissances en matière de nutrition et son articulation avec la production et la commercialisation en matière de sécurité alimentaire.
Le projet devrait connaître de nombreux impacts indirects positifs, tels que des effets multiplicateurs (via les visites d’échanges, la volonté d’innovation des producteurs, la mise en place de paysans relais, l’acception de la diversification alimentaire). Egalement, les effets long terme dans les domaines transversaux seront de taille concernant l’implication croissante des femmes et des jeunes dans la vie associative et les changements de comportement en faveur de la protection de l’environnement.
Viabilité potentielle
Le projet devrait être viable financièrement et économiquement après sa clôture. L’appropriation par les groupes cibles et parties prenantes étant un point fort du projet, cela devrait renforcer la durabilité des résultats.
En termes financiers, la FPFD dispose d’un fonds de roulement assuré par les cotisations des membres et les remboursements des crédits intrants. Ce fonds de roulement de la FPFD a été fortement endommagé par l’achat plus onéreux que prévu des engrais. Cependant, la FPFD est une structure quasi autonome, capable de gérer des projets seule et surtout permettant de pérenniser les acquis du projet après sa clôture.
Elle dispose de ressources humaines et institutionnelles pérennes. Les OP (organisations paysannes) sont relativement autonomes financièrement pour assurer la durabilité des infrastructures. En revanche, la subvention (engrais et labours) risque de poser problème sur le long terme auprès des producteurs accoutumés.
Au niveau institutionnel, la durabilité dépend de la capacité des organisations bénéficiaires à maintenir un système vertueux capable de générer des fonds en commun et de les mobiliser pour un appui efficient à leurs membres.
Au niveau politique, la mobilisation et l’adhésion des autorités locales assurent un soutien aux activités du projet et le maintien à venir des structures organisationnelles appuyées. Enfin, les politiques publiques ne soutiennent aucunement la durabilité de l’action. Les élus locaux et services techniques de l’état manquent cruellement de moyens financiers et matériels pour assurer la poursuite des bénéfices du projet. Au regard de la mise en oeuvre du plan de viabilité, le projet ne devrait pas nécessiter de financements supplémentaires après sa clôture.
Observations et recommandations
Le projet est pertinent, il s’inscrit dans une dynamique partenariale très performante. Malgré un léger retard dans la mise en oeuvre, il est fort probable que les résultats soient atteints. La recherche de pérennité est bien intégrée dans la stratégie du projet.
FPFD :
CCFD/FPFD :
GRET/FPFD :