Emotions, recueillement et politique à la marche en hommage à Nahel

Emotions, recueillement et politique à la marche en hommage à Nahel

Le cortège de plusieurs centaines de personnes s’est élancé aux alentours de 14h30 pour rejoindre la place Nelson Mandela, où l’adolescent est mort il y a un an : une dizaine de ses amis entouraient sa mère, Mounia Merzouk, derrière une banderole réclamant « Justice pour Nahel et pour tous les autres ». Dans la marche, où aucun policier n’était visible, Fatma, une militante au sein du collectif Urgence Palestine du 18e arrondissement de Paris qui a préféré taire son nom, est venue à Nanterre « contre l’oubli. Il n’y a rien : pas de procès, le policier est libre et Nahel ne reviendra pas. »

« C’est important qu’on soit là pour dire qu’on n’acceptera pas » que des jeunes soient tués par la police, s’emporte Sana, 32 ans, une autre militante.

Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait foncé sur le motard, a été infirmée par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux. La mort de Nahel a causé plusieurs nuits d’émeutes dans toute la France. L’auteur du coup de feu, Florian M., a été mis en examen pour meurtre et incarcéré pendant cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. « On a l’impression que c’est un éternel recommencement donc on est là pour dire qu’on n’a pas oublié, pour réclamer justice pour Nahel », a renchéri Bouna Mbaye, 33 ans, qui habitait « juste à côté » de l’endroit où l’adolescent a été tué.

« Les violences et les crimes policiers ont pour victimes des gens qui ont une certaine couleur, ce n’est pas un hasard », a asséné le jeune homme, keffieh sur les épaules. Tout au long du parcours, le premier tour des élections législatives programmé dimanche était dans la tête de nombreux manifestants. « Je suis extrêmement inquiète de la montée du fascisme qui va forcément rendre nos forces de l’ordre encore plus répressives », a confié Messaouda, une éducatrice de 38 ans venue de Lyon avec une pancarte « refus d’obtempérer au racisme et aux violences policières ». Mounia Merzouk a elle aussi évoqué l’échéance électorale de dimanche en appelant les jeunes à « se réveiller ».

« Vous savez très bien ce qu’il y a demain, réveillez-vous, il faut éviter les morts, il faut protéger nos enfants », a-t-elle lancé.

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