Le Rassemblement national a remporté une victoire significative lors du premier tour des élections législatives avec 33,5% des voix, suivi par le Nouveau Front populaire à 28,5% et le bloc centriste à 22,1%. Benjamin Morel, docteur en sciences politiques de l’ENS Paris-Saclay, commente ces résultats en soulignant que le RN a battu son record de voix pour un premier tour. Cependant, il remarque que la gauche n’est pas loin derrière, et met en évidence le caractère écrasant de la victoire du RN dans certaines circonscriptions, avec un grand nombre d’élus dès le premier tour. Il souligne également que la participation électorale a été forte, contrairement à la tendance habituelle des électorats battus à la présidentielle se démobilisant aux législatives.
Ce résultat démontre une réelle poussée du RN dans le pays. Alors que la gauche obtient d’excellents scores dans les grandes villes, elle ne performe pas aussi bien dans les milieux ruraux et péri-urbains, où la majorité se débrouille mieux. Il estime que le report des voix de gauche pour la majorité sera meilleur que l’inverse, mais que l’électorat de gauche devra faire bloc pour battre le RN. En termes de macronisme, l’ancienne majorité ne répond plus à Emmanuel Macron depuis la dissolution, et le bloc central qui avait réussi à grappiller à gauche et à droite dans la dynamique de la présidentielle se retrouve désormais trop faible.
Ainsi, la fin du macronisme est annoncée car le bloc central est écrasé, pris en étau entre le bloc droite-extrême droite et la gauche unie. Ce double échec met en lumière le fait qu’Emmanuel Macron aura lui-même fermé la parenthèse qu’il avait ouverte.