Le tribunal a estimé que la jeune femme a utilisé des “termes tout à fait inappropriés”, mais ceux-ci ne “peuvent être interprétés dans un sens littéral”. Ses mots représenteraient “davantage un cri de révolte et une expression symbolique, par une image forte, du rejet d’une police ayant recours à des actes violents”. Il a également été jugé “qu’aucun lecteur moyennement avisé ne pouvait déduire” de son tweet “une incitation directe” à s’en prendre aux forces de l’ordre. Pour aboutir à une condamnation, l’auteure aurait dû avoir “la volonté” ou “la conscience de créer (…) l’état d’esprit propre à susciter la commission” d’une agression, a expliqué le tribunal.
Début juillet, l’étudiant – qui était sans antécédents judiciaires – a donc été relaxé. Un mois après son tweet, l’étudiante de 23 ans était interpellée et placée en garde à vue. Les enquêteurs se sont également rendus sur son lieu de stage. Des mesures “disproportionnées”, selon son avocat, Raphaël Kempf.
La situation “nécessitait de la réactivité pour éviter que les messages puissent se propager”. “Ces vagues de messages d’incitation, peu importe leur source”, a-t-elle insisté, “ce qui est important, c’est qui peut les recevoir dans une phase insurrectionnelle”. “La liberté d’expression nécessite que la justice prenne son temps”, a rétorqué Me Raphaël Kempf, contacté vendredi par l’AFP. En démocratie, cette liberté doit permettre d’exprimer “des critiques radicales” sans “faire l’objet d’une sanction pénale”, a insisté l’avocat.