L’enquête va se poursuivre pour déterminer s’il a préparé une autre action violente pendant ses deux jours de cavale. Quels sont les chefs d’accusation ? Le suspect avait-il prévu son coup ? Avait-il des complices ?
Le point sur les éléments révélés par le Parquet national antiterroriste. Le suspect a été mis en examen pour enlèvement, séquestration, tentative d’assassinat, vol, le tout en relation avec une entreprise terroriste, et association de malfaiteurs terroriste criminelle, avant d’être placé en détention provisoire, selon le Parquet national antiterroriste (Pnat). « Il conteste fermement la tentative d’assassinat », indique son avocat, Me Emanuel de Dinechin. Cet homme, âgé de 30 ans, « était sorti du centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe le 26 juin où il était détenu depuis près de trois ans en exécution de peines prononcées pour des faits de droit commun », relate le Pnat.
Mais au cours de sa détention, il a développé « une idéologie radicale conduisant à sa prise en charge dans un quartier de prévention de la radicalisation violente ». A sa sortie, il devait pointer quotidiennement au commissariat près de son domicile. Selon les premières investigations, les jours précédant l’agression, il a « acquis des armes en vue de commettre une action violente au nom de l’idéologie djihadiste (du groupe) de l’État islamique dans des lieux publics au Mans ». Selon une source proche du dossier, il s’agit d’une synagogue.
« Après avoir constaté la présence de forces de sécurité intérieure lors de repérages », il a renoncé à son projet pour s’orienter vers l’attaque d’une entreprise, selon le Pnat. Le 16 juillet, il s’est muni « de deux armes à feu et de munitions, d’un couteau, d’une feuille de boucher ainsi que de scotch » puis a pris un taxi. L’homme a ensuite pris la fuite à bord du taxi et est monté le lendemain matin dans un train en direction des Yvelines. Il y a rejoint une femme de 49 ans connue via un réseau social lorsqu’il était détenu, selon deux sources proches du dossier.
Selon le Pnat, elle était en lien avec lui depuis « plusieurs années », « semblait partager son idéologie » et lui a trouvé « un logement pour se dissimuler ». Cette femme a été mise en examen pour association de malfaiteurs terroriste et placée en détention provisoire, selon le Pnat. Son avocate, Me Roxane Best, n’a pas souhaité s’exprimer à ce stade, estimant que « trop de zone d’ombre doivent encore être levées par l’instruction ». Selon deux sources proches du dossier, avant les faits, le principal suspect et sa demi-sœur, âgée de 20 ans, étaient hébergés chez leur tante.
Il lui aurait montré des armes, mais elle n’aurait pas prévenu les autorités. Elle a été mise en examen pour abstention volontaire d’empêcher un crime ou un délit et placée sous contrôle judiciaire. Un homme « acquis à l’idéologie djihadiste » soupçonné d’avoir « contribué » à lui fournir ses armes a également été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste, et placé en détention provisoire, selon le Pnat. Les gardes à vue des huit autres personnes interpellées ont été levées sans suite à ce stade.