Ce mercredi, 20 Minutes revient sur l’interview télévisée du président de la République et sur une fameuse petite phrase assassine comme seule peut en formuler Marine Tondelier. Vous n’avez pas suivi tous les rebondissements du jour ? C’est, en millions, le nombre de téléspectateurs qui ont suivi l’interview d’Emmanuel Macron mardi soir sur France 2, la chaîne récoltant une part d’audience de 34,4 %, selon des données de Médiamétrie.
Le 6 juin, l’interview du président aux 20 Heures de TF1 et France 2 avait rassemblé 7,6 millions de téléspectateurs au total pour les deux chaînes. Au fur et à mesure de la partie, il dit ”oui mais en fait je t’avais pas expliqué maman, en fait c’est parce qu’il y a une nouvelle règle (…), et puis ça t’as pas bien compris”. Les enfants font ça, on le sait et on leur apprend à ne plus le faire.
Emmanuel Macron est président de la République, faut être sérieux. » » Tels sont les mots de la cheffe de file des écologistes qui a réagi sur France Info à l’interview d’Emmanuel Macron, mardi soir. Avec les autres leaders de la gauche, Marine Tondelier a, dans la foulée, appelé à « la mobilisation » pour faire pression sur l’Elysée.
Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a, lui, dit vouloir engager « un rapport de force », ayant « l’impression d’avoir affaire à une sorte de forcené qui est retranché à l’Élysée ». Parce qu’en décrétant une « trêve olympique et politique » et en renvoyant toute nomination au plus tôt à la fin des JO, « mi-août », Emmanuel Macron s’est donné du temps. Une cérémonie d’ouverture grandiose sur la Seine vendredi, deux semaines sans couac d’organisation ni incident de sécurité seraient à mettre au crédit de celui qui a été à la manœuvre dans le moindre détail.
« Je crois dans la liesse populaire, assure un allié du président. Si tout va bien, ce sera plutôt positif pour Macron. »
Le politologue Bruno Cautrès estime, lui, que cette trêve ne fait que remettre les embrouilles à plus tard : « tout le monde sera très heureux si les JO se passent bien, mais dès le lendemain on va le bombarder avec les mêmes questions.
» Selon le chercheur au Cevipof, Emmanuel Macron « rappelle le rôle d’arbitre, invoque l’unité nationale », mais en réalité « il est à la fois juge et partie, joueur et arbitre », « selon un vieux problème de la Ve République ». « Définitivement, la Ve République donne trop de pouvoir au président de la République », a d’ailleurs déploré sur X la députée écologiste Sandrine Rousseau. Même si on doute qu’il en soit capable.
« Ça suppose une sacrée évolution mentale de se dire ”je vais me faire imposer quelqu’un” », rapporte un membre du gouvernement démissionnaire.