La plupart des influenceurs n’ont pas cherché à vérifier la composition du produit, pourtant facilement traçable en quelques recherches. Certains ont même inventé des bienfaits santé au produit. Ce manque de vérification va à l’encontre des règles dictées par le ministère de l’Economie qui demande aux influenceurs de « s’assurer que le produit dont vous faites la publicité n’est pas fictif » et que « vos arguments et promesses soient vraies et vérifiables ».
Une audience méritée pour la dernière vidéo de Simon Puech, vidéaste suivi par 662.000 abonnés. Ces pratiques sont-elles de l’histoire ancienne ? C’est ce qu’a tenté de vérifier Simon Puech dans son enquête.
Le Biozin promet de régler tous les problèmes : l’énergie, la concentration et les performances. Voilà pour le brief. Il ne reste alors plus qu’à emballer tout ça dans un beau site qui retrace l’histoire de la marque avec un faux storytelling.
L’entreprise aurait été fondée au siècle dernier par des médecins et se situerait sur le Lac Léman, en Suisse. Rajoutons également un peu de complicité de créateurs de contenu qui permettront une meilleure vitrine sur le site. Parmi les 70 influenceurs sélectionnés et les dizaines de mails envoyés, pas un seul refus, assure Simon Puech dans sa vidéo.
Les vidéos de promotion sont unanimes : « Mon coup de cœur du moment », « vous en avez tous besoin », « ça respecte toutes les normes », « il n’y a aucun danger ». Le soman est même présenté comme un renforcement musculaire et une aubaine pour les cheveux. Le soman, indiqué lisiblement sur le flacon, est rapidement trouvable sur Internet et en seulement deux trois clics.
Les premiers sites le mentionnent tous comme un agent toxique. Le « chlorure de sodium » est lui aussi vanté pour ses mérites pour les muscles ou les cheveux… n’étant rien d’autre que le terme scientifique du sel. La couverture de l’entreprise n’est pas plus vérifiée.
Si Simon Puech a créé un site, il n’existe aucun réseau social pour l’entreprise, ce qui est suspect. Si on écrit « Biozin2 » sur un moteur de recherche, on trouve davantage un produit qui « favorise la santé des sabots de votre cheval ». Les vidéos des créateurs complices, elles, ne sont disponibles que sur le site et non sur leurs comptes personnels sur Instagram.
Pourtant, parmi les réponses, aucun ne pose réellement de question sur la composition. Ni parmi les influenceurs, ni parmi les agents. D’autres en inventent même des bienfaits et de nouvelles propriétés jamais énoncées parmi les indications envoyées par la fausse entreprise.
Et ajoute : « Vos arguments et promesses doivent être vrais et vérifiables. Les communications commerciales qui reposent sur des allégations fausses ou que vous ne pouvez pas justifier constituent également des pratiques commerciales trompeuses ».