La traque s’organise au-delà des frontières, avec une notice rouge émise par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser l’évadé au cas où ce dernier serait parvenu à quitter le pays. A l’heure de la coopération policière internationale, une cavale à l’étranger est-elle néanmoins une bonne idée pour un fugitif ?
La question se pose : a-t-il pu fuir à l’étranger ? Et de manière plus générale, est-il finalement plus malin de sortir de France pour éviter de se faire attraper ?
Pas sûr. Le passage d’une frontière comporte aussi un risque supplémentaire car qui dit frontière, dit contrôle d’identité.
Or, avec cette notice d’Interpol, « les données d’identification de la personne recherchée sont présentes sur l’ensemble des bases de données accessibles par l’ensemble des pays en permanence », avertit Cyril Gout, directeur appui opérationnel et analyse chez Interpol. Le risque réside principalement dans le contrôle d’identité aléatoire et d’être « confronté à des moyens techniques, les empreintes digitales, l’ADN », ajoute Brendan Kemmet.
Par ailleurs, dans un pays « moins développé, le fugitif peut aussi tomber sur une police qu’il faut corrompre », ajoute-t-il. A cela s’ajoute le bon vouloir de chaque police de prendre en compte ces notices rouges.
« Ce ne sont pas des notices supranationales, ce n’est pas un mandat d’arrêt international, c’est une alerte internationale qui est émise à l’instant T », développe ainsi Cyril Gout. D’autant qu’à l’étranger, un fugitif a plus de chance de passer incognito, son visage n’est pas aussi identifié que dans son pays d’origine et « il n’y a pas cette pression du résultat qu’ont les policiers français », note Brendan Kemmet.
« En matière d’extradition il n’y a pas d’accord général. Ça ne veut pas dire que les pays avec lesquels il n’y a pas d’accord refuseraient l’extradition.
C’est un sujet diplomatique entre la France et d’autres pays », explique Cyril Gout.