Lors d’un hommage aux victimes de la rafle ce mardi, Marine Le Pen a pour la première fois expliqué qu’elle avait été ordonnée par “les autorités françaises”. Les victimes de cette tragédie n’appartiennent pas qu’à l’Histoire. Leur supplice et leur mémoire nous rappellent que le fléau de l’antisémitisme n’a pas disparu et qu’il se repaît aujourd’hui de discours de haine d’une extrême gauche et des islamistes qui ont pris pour cible nos compatriotes juifs.
En avril 2017, elle avait suscité une vaste polémique en déclarant que “la France n’est pas responsable du Vel d’Hiv”, alors qu’elle était interrogée sur la rafle et la décision du président Jacques Chirac de reconnaître en juillet 1995 la responsabilité de la France. Fustigée par ses adversaires politiques et plusieurs associations juives, Marine Le Pen avait fait valoir que sa position était également celle des présidents Charles de Gaulle et François Mitterrand. Il y a deux mois, dans un entretien à l’AFP, le chasseur de nazis Serge Klarsfeld disait faire “le pari que c’est sincère”.
Son épouse Beate Klarsfeld et lui ont “quand même posé comme conditions que Marine Le Pen reconnaisse la loi Gayssot (de 1990, réprimant le négationnisme) et le discours de Jacques Chirac” sur la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des Juifs, en disant espérer un geste “prochain”. En juillet 1942, plus de 13.000 juifs avaient été arrêtés à la demande des nazis et sur ordre du pouvoir français en place pendant l’Occupation. Parqués au Vélodrome d’Hiver, ils avaient été ensuite acheminés dans les camps d’extermination nazis.