Les moyens de l’offensive semblent trop limités pour croire à une attaque sur la deuxième ville du pays, poussant Kiev à parler de la volonté russe de créer une « zone tampon » autour de la frontière. Néanmoins, la Russie revendique la prise de dix villages au total.
Simple soubresaut sur le front ou nouvelle grande offensive ? L’objectif lui-même reste nébuleux, alors que l’essentiel des combats se passait bien plus à l’est depuis plusieurs semaines.
Villages pris, contre-attaque, aide occidentale et bilan, 20 Minutes fait le point pour vous. Mais l’hypothèse d’une percée fulgurante vers Kharkiv semble pouvoir être écartée, vu la localisation des différentes attaques.
En effet, l’Etat-major ukrainien a précisé dans la soirée que la Russie avait mené des attaques près de Krasné, Morokhovets et Oliinykové, trois petits villages frontaliers à mi-chemin entre Kharkiv et Belgorod. Mais aussi plus à l’est, en visant Vovtchansk, une ville de 3.000 habitants.
Par ailleurs, des bombardements ont été recensés dans la région de Soumy, environ 200 km au nord-ouest de Kharkiv. Les attaques sont donc trop disséminées pour imaginer un véritable assaut sur Kharkiv.
Vendredi soir, le ministère ukrainien de la Défense assurait que ces offensives avaient été « repoussées », malgré des « combats de diverses intensités » encore en cours. « Perturber les plans d’offensive russes est désormais notre tâche numéro un », a-t-il lancé.
Des unités de réserve ont été mobilisées pour renforcer la défense dans ce secteur. Ce qui n’a pas empêché la Russie de revendiquer la prise de six villages dans un premier temps, puis de quatre autres dimanche midi, dont Krasné et Morokhovets.
« Au total, 4.073 personnes ont été évacuées » depuis vendredi, a écrit le gouverneur régional Oleg Synegubov sur les réseaux sociaux. Dernière attaque connue en date, un drone ukrainien a provoqué dans la nuit de samedi à dimanche un incendie sur le site de la raffinerie de Volgograd, à l’est de l’Ukraine, a déploré le gouverneur de la région éponyme, Andreï Botcharov.
Si le nombre de morts et de blessés chez les combattants reste inconnu, les bombardements russes ont fait plusieurs victimes civiles. Deux hommes de 50 et 48 ans ont été tués samedi et deux autres blessés par une attaque à la bombe aérienne à Vovtchansk, près de la frontière, a indiqué le gouverneur.
Il a ajouté ce dimanche qu’un homme de 63 ans avait été tué par des tirs d’artillerie dans le village de Glyboke et qu’un homme de 38 ans avait été blessé à Vovchansk. « Nous devons interrompre les opérations offensives russes et reprendre l’initiative », a lancé samedi Volodymyr Zelensky, en appelant une fois de plus ses alliés à accélérer les livraisons d’armes.
« Chaque système de défense antiaérienne, chaque système antimissile est littéralement ce qui sauve des vies », a insisté le président ukrainien. « Nous n’avons pas de temps à perdre », a déclaré son homologue allemand Boris Pistorius dans une conférence de presse commune.